Maurice Couquiaud : Trou Noir



 

L'étoile chaleureuse vire de bord au poème
flottant sur le parcours des voiles échappées
Elle remonte sa dérive d'étincelle
dans son noyau de feu pesant
si lourde au fond de sa lumière
qu'elle s'enfonce dans les reflets mouvants
Le vide absorbe son étrave de flambeau
déchirant l'autre surface de la nuit
Plus dense que les matières du feu qui s'allume
elle coule dans un brasier d'absence

La mémoire de l'espace éclaté
garde un peu le décor du temps
L'étoile glisse encore une écume
au bord des vagues sombres
Privilège des rêveries montantes
lisière provisoire de ce qui fut
elle scintille au revers des ombres
n'existant que pour elles maintenant

La nébuleuse des couples en régate
passe avec espoir les bouées dansantes
sur la meute des lames ébréchées
Leurs ciels de vie se chargent de trous noirs


 

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