René Barjavel : Tarendol



 

Nous avons pénétré au coeur de l'infiniment petit, brisé ses univers tourbillonnants, et leur colère fera un jour sauter notre globe dans un tel éclair de lumière que les habitants du soleil cligneront des yeux. Il ne restera rien de la terre, ni débris, ni fumée, ni odeur. Il ne restera rien des hommes et de leur domaine, ni fantôme, ni aucun nom gravé sur aucune pierre, ni le lent oubli des sables et des cendres sur les ruines. Nous serons devenus une onde immatérielle, un pur transparent frémissement, qui parti tout à coup de ce point dans l'infini, à la vitesse absolue de l'idée, s'enfoncera toujours plus loin dans les abîmes de partout, à la rencontre de la limite qui n'existe pas.


 

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